Lorsque je surfe sur Internet, il m'arrive de lire des choses plus ou moins fausses sur le rôle de la kinésithérapie dans le mal de dos. Bien souvent, ce sont des personnes non kinésithérapeutes qui donnent leur avis sur ce que la kinésithérapie est censée apporter ou non.
Certaines discussions sur les réseaux sociaux (ainsi que le contexte actuel de ma profession) m'ont donné envie de partager mon point de vue (nécessairement subjectif) sur cette question, et de présenter une kinésithérapie que j'espère "moderne". Je me focaliserai sur le mal de dos chronique, mais la plupart des réflexions seront probablement valables pour d'autres situations.
Nous commencerons par les objectifs de la kinésithérapie, ses différents moyens, puis nous finirons par déconstruire un certain nombre de mythes (une section un tantinet plus polémique, soyez prévenus 😉 ).
La définition de la kinésithérapie
La kinésithérapie, étymologiquement, c'est le soin par le mouvement. Boris Dolto disait même que c'était le soin du mouvement. C'est donc la pierre angulaire de tout traitement kinésithérapique.
Depuis le 27 janvier 2016, voici sa définition officielle :
" La pratique de la masso-kinésithérapie comporte la promotion de la santé, la prévention, le diagnostic kinésithérapique et le traitement :
1° Des troubles du mouvement ou de la motricité de la personne ;
2° Des déficiences ou des altérations des capacités fonctionnelles. "
Les objectifs de la kinésithérapie en cas de mal de dos chronique
1) Aider la personne à atteindre ses objectifs
Le plus évident de tous.
La plupart du temps il s'agit d'apaiser la douleur, qui est plus ou moins intense et invalidante au quotidien. L'objectif est alors de diminuer progressivement cette douleur grâce à différents moyens. Cependant, certains d'entre vous ont d'autres objectifs, tels que :

Les objectifs peuvent être très différents d'une personne lombalgique à une autre, et la kinésithérapie a plus d'une corde à son arc pour aider chacune d'entre elles.
2) Aider la personne à comprendre ce qu'il se passe
La lombalgie chronique est associée à plusieurs émotions négatives : la frustration de ne pas/plus réussir à faire certaines choses, l'incompréhension, la peur, l'inquiétude, etc...



Je considère que l'un des rôles du kinésithérapeute est d'aider chaque personne à comprendre sa situation, avec des explications claires, personnalisées et basées sur les données actuelles de la science. À comprendre quels sont les facteurs qui interagissent pour provoquer la douleur chronique dont elle souffre. À enfin réaliser que la douleur n'est pas dans la tête, mais que beaucoup de facteurs entrent en jeu !
C'est très délicat, et j'ai parfois l'impression de jouer au funambule lorsque je le fais, mais c'est nécessaire pour parvenir au troisième objectif.
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3) Aider la personne à devenir plus autonome
Peut-être un point plus controversé ?
Dans la lombalgie chronique, les vrais progrès ne sont pas faits pendant les 30 minutes de séance, mais plutôt pendant les 23h30 que le patient passe en dehors de la séance, dans sa vie quotidienne.
Pendant la séance, les moyens utilisés peuvent avoir un effet immédiat, bien sûr. Mais c'est surtout l'influence de ce qui est vu en séance (mouvements, techniques, informations, etc) sur le quotidien de la personne qui va avoir un effet plus durable.
Le fait de réaliser à nouveau certains mouvements de son côté. De refaire cette technique de respiration, de relaxation. D'appliquer le programme de retour au sport. De repenser à certaines informations et discussions sur la douleur. D'expérimenter.



Cela n'est possible que si le thérapeute vous a donné des clés pour vous débrouiller tout seul. Des moyens de faire face à différentes situations (comme une augmentation temporaire des douleurs), ou simplement de doser votre effort si vous voulez reprendre le footing ou le vélo.



Attention, il ne s'agit pas de transformer les gens en médecins, kinés ou autre : les professionnels de santé seront toujours indispensables. Cependant, est-ce que vous préférez devoir consulter un professionnel au moindre petit pépin car lui seul est capable de vous apporter la solution, ou bien être capable de gérer les petits imprévus et vous sentir autonome et confiant ?
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