Si l'on vous a trouvé une hernie discale, l'une de vos principales hantises est sans doute l'évolution de celle-ci. Est-ce que cette hernie peut se résorber ? Va-t-elle s'aggraver ?

L'avenir peut être une source d'inquiétude pour vous. Je sais que certains d'entre vous imaginent un futur très sombre et craignent ne plus pouvoir bouger dans quelques années. 

Dans ce dernier article de la série sur la hernie discale lombaire, nous allons aborder toutes les questions relatives à l'évolution d'une hernie discale. Comment évolue-t-elle au fil du temps ? Combien de temps mettent la hernie discale, la douleur, les pertes de sensibilité et de motricité pour s'améliorer ?  

En définitive, à quoi pouvez-vous vous attendre dans les mois et les années à venir, selon les connaissances scientifiques actuelles ?

Comment évolue une hernie discale au fil du temps ?

L’évolution naturelle des hernies discales est très variable. En regardant un résultat d’IRM, on ne peut pas affirmer avec certitude : « Celle-ci va se résorber, celle-là non,… ». Cependant, voilà ce que l’on sait :

Plusieurs études récentes ont montré qu'environ 66% des hernies discales non opérées régressent (Zhong & al 2017). C'est-à-dire que leur taille diminue au fil du temps. 

Les hernies les plus sévères sont celles qui disparaissent le plus facilement (Chiu & al 2015). Il s'agit par exemple des extrusions discales (70% d'entre elles se résorbent) et des séquestrations discales (96%). Je vous rappelle que tous ces termes sont expliqués clairement ici : Comprendre son compte-rendu d'IRM du dos.

C’est pour cette raison que les médecins préfèrent attendre dans certains cas, même quand il y a une réelle compression du système nerveux : l’histoire naturelle est souvent favorable.

Pourquoi la hernie discale se résorbe-t-elle ?

Les chercheurs sont sûrs que les hernies discales peuvent se résorber depuis les années 80. Cela commence à dater ! Pourtant, nous ne sommes toujours pas sûrs de savoir ce qu'il se passe exactement. 

Les mécanismes de résorption des hernies discales sont complexes et encore en train d'être élucidés. Il est question de déshydratation de la hernie, de réactions inflammatoires et immunitaires qui viennent la grignoter, de formation de nouveaux vaisseaux sanguins et bien d'autres. Les plus fous d'entre vous iront voir cette revue de littérature de 2022.

En résumé : le noyau du disque, lorsqu'il s'aventure hors de celui-ci, rencontre les vaisseaux sanguins et le système immunitaire (la POLICE du corps). Cette police ne l'a jamais vu et le prend pour un élément étranger, un bandit. Votre corps décide alors de manger sans pitié cette hernie.

Lorsque la hernie ressort davantage du disque, voire lorsqu’un fragment se détache, elle est beaucoup plus vulnérable aux attaques de votre système immunitaire ! La déshydratation de la hernie semble également être un facteur important.

Pourquoi mon hernie discale ne se résorbe pas ?

Peut-on savoir ce qui favorise ou empêche la résorption d'une hernie ? Il existe apparemment des facteurs de risque. À ce jour, les études récentes que j'ai trouvées ne sont pas accessibles (ici et ici).

Il semble néanmoins qu'il s'agisse de paramètres radiologiques, peu pertinents dans une stratégie de rééducation. Je préfère vous parler davantage des facteurs sur lesquels vous pouvez avoir une influence !

Plus la douleur diminue, plus la hernie se résorbe ?

Instinctivement, vous vous  dites sans doute que plus la hernie se résorbe, plus la douleur diminue. Ce n'est pas toujours le cas : il arrive que la hernie persiste alors que votre état s'améliore !

La plupart des études sur le sujet semblent retrouver un lien entre les deux, avec plusieurs exceptions. Il y aurait un décalage dans le temps : d'abord l'amélioration des symptômes, puis la diminution de la taille de la hernie (réf, réf, réf, réf, réf). 

Cela pourrait s'expliquer par le fait que la douleur ne dépend pas uniquement de la compression du nerf par la hernie, mais aussi par la présence d'inflammation.

Si votre hernie reste la même, mais que l'inflammation disparaît, il est fort possible que vos douleurs diminuent !

Ma douleur a augmenté : est-ce que la hernie ressort encore plus ?

Vous avez probablement remarqué que votre douleur fluctue au fil des jours. Il y a de bons jours et de mauvais jours. Parfois des jours pourris ! 

On pourrait penser  que la hernie est plus ou moins présente, et que cela expliquerait ces variations. Pourtant, d'un jour à l'autre, il n'y a pas de raison pour que la hernie varie autant.

Récemment, un patient m'a que sa hernie "appuyait" plus certains jours. Pourquoi pensait-il cela ? Parce qu'il avait davantage mal dans sa jambe.

Pourtant, il est beaucoup plus probable que d'autres facteurs expliquent ces variations. Le contexte, ce qu'il se passe dans votre journée, une quantité inadaptée d'activité physique, etc.

Pour ce patient, il y avait aussi une colère sourde qui montait à chaque fois que la douleur était plus présente. Hélas, l'humeur et les pensées participaient potentiellement à l'augmentation de la douleur...

En définitive, avoir plus mal à un moment donné ne signifie pas que la hernie est plus prononcée. Cela signifie surtout que votre corps est dans un état d'alerte plus marqué. Quels éléments récents dans votre vie pourraient expliquer cela ?

Que puis-je faire pour ne pas aggraver ma hernie ?

L'une de vos principales peurs est que la hernie s'aggrave. Cela conduit certains d'entre vous à éviter énormément de choses au quotidien. Si cette inquiétude est parfaitement légitime, nous ne sommes pas certains d'avoir un impact important sur l'évolution de nos disques intervertébraux.

D'une part, il est important de se souvenir que la santé de nos disques ne dépend pas beaucoup de ce qu'on fait. En tout cas, c'est loin d'être le facteur le plus important, par rapport à l'aspect génétique (voir cette question dans l'article sur les discopathies dégénératives). 

D'autre part, il semble néanmoins que les disques puissent être renforcés par les mouvements et les efforts que nous faisons. Comme dit précédemment, s'interdire certains mouvements a souvent plus d'effets négatifs que positifs. L'autre extrême, des efforts trop intenses, ne serait pas non plus recommandé.

Appliquer des contraintes répétées, bien dosées et progressives semble pouvoir améliorer la qualité et les capacités de vos disques, de la même manière que l'on renforce ses muscles et ses os. Cela ne conduit peut-être pas à des changements incroyables, mais c'est un pas dans la bonne direction.

Peut-on guérir d'une hernie discale ?

Comme nous l'avons vu plus haut, beaucoup de hernies évoluent favorablement. On pourrait aussi se demander de quoi l'on cherche à guérir. De sa hernie discale, ou de ses douleurs et du handicap qui en découlent ?

Vous êtes peut-être sur le point de me répondre : "C'est la même chose, non ? C'est ma hernie qui me fait mal." En est-on seulement bien sûrs? Chez certains, c'est peut-être le cas. Certaines hernies discales sont fortement liées aux symptômes ressentis. Il arrive aussi que cela ne soit pas le cas.

Lorsque cela n'est pas le cas, se focaliser sur l'évolution de la hernie est une fausse piste. Comme si, pendant un match de football, vous étiez en train de vous focaliser sur le gardien de votre équipe alors que l'action a lieu à l'autre bout du terrain !

Plusieurs études montrent que les personnes qui n'ont pas mal au dos ont également beaucoup d'anomalies au niveau de la colonne vertébrale. Par exemple, un tiers des personnes de 40 ans qui n'ont pas mal au dos ont pourtant une hernie discale (Brinjikji & al 2015). 

Est-ce que cela les prédispose à avoir mal plus tard ? Il semble que non (Jarvik & al 2005). On ne peut donc pas affirmer "Oui, mais ils le paieront bientôt". Je me suis quelque peu éloigné de la question initiale, mais le message est là.

On peut guérir d'une hernie, sans pouvoir prédire à l'avance ce qu'il va se passer, et sans que la hernie ne soit la chose la plus importante à observer.

Quelle est la durée d'une hernie discale ?

La durée d'évolution des hernies discales est extrêmement variable d'une personne à une autre. Elles peuvent se résorber en quelques semaines, en quelques mois ou en quelques années. D'autres encore restent stables pendant toute la vie.

J'ai remarqué que beaucoup d'articles sur les autres sites mentionnent un délai précis : 3 à 6 mois, 8 à 18 mois, etc. Malheureusement je n'ai rien trouvé qui permettaient de telles affirmations, et je soupçonne ces chiffres d'être inventés. Désolé, pas de statistiques à la noix sur Comprendre Son Dos !

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Dois-je repasser une IRM pour voir l'évolution ?

Ces indications sont soit un déficit neurologique sévère et/ou évolutif, soit la suspicion d'une pathologie grave. Dans le cas d'une douleur sans déficit neurologique et sans suspicion de pathologie grave, l'IRM n'est pas indiquée. Ces indications sont décrites plus longuement dans cet article : Quand faut-il passer une IRM pour le dos ?

En pratique, je vois de nombreuses IRM prescrites lorsque la douleur persiste au moins trois mois. À mon sens, ce n'est pas forcément une bonne idée car cela change rarement la prise en charge.

Je les considère comme un témoin de l'impuissance médicale face à la douleur. On ne sait plus quoi faire pour aider la personne en souffrance devant nous, donc on fait passer une IRM pour donner un sentiment d'action. Il s'agit ici de mon opinion personnelle.

Cette situation peut être frustrante pour vous lorsque les douleurs persistent et que vous ne savez toujours pas pourquoi vous avez mal. Je peux tout à fait imaginer l'angoisse que cela représente.  

Nous devrions simplement garder à l'esprit qu'une IRM non indiquée peut faire plus de mal que de bien (voir l'article cité ci-dessus). Une nouvelle IRM n'a d'intérêt que si l'on cherche quelque chose de précis.

Pourquoi une hernie discale revient elle ?

Qu'est-ce qui augmente le risque d'une récidive de hernie discale ? Beaucoup de facteurs ont été évalués scientifiquement, et autant vous dire que de nombreuses études se contredisent. Voilà néanmoins quelques informations importantes.

Le tabagisme et le diabète sont pointés du doigt comme facteurs de risques de récidive de hernie discale (étude de 2016). Pourquoi ? On suspecte que leur impact néfaste sur la cicatrisation y joue un rôle... Le surpoids pourrait également en faire partie (étude de 2019 et étude de 2018), peut-être pour des raisons similaires (voir cet article sur le rôle du surpoids dans le mal de dos).

Être exposé à de la manutention au travail pourrait augmenter le risque (réf), mais toutes les études ne sont pas d'accord (réf). On retrouve aussi, pêle-mêle, le fait d'être plus âgé, d'avoir une protrusion discale, une anomalie transitionnelle (étude de 2018), et un niveau de handicap plus élevé après une chirurgie (réf),

Faudra-t-il me ré-opérer si la hernie discale récidive ?

Au delà de la peur du retour de la douleur, la récidive inquiète car elle évoque le sujet d'une potentielle ré-opération. Une intervention chirurgicale n'est pas anodine, et vous êtes nombreux à en avoir des souvenirs difficiles. 

La décision se prend au cas par cas, en concertation avec les différents professionnels de santé qui vous suivent. Le chirurgien, lorsqu'il souhaite opérer, a globalement le choix entre une nouvelle discectomie (opération classique de hernie discale), une arthrodèse (fixer définitivement l'étage vertébral concerné) et la prothèse discale (remplacer le disque par un disque prothétique).

En résumé, toutes les récidives de hernie n'impliquent pas une ré-opération, loin de là. Vous trouverez le pourcentage de personnes qui se font ré-opérer dans l'article Quand faut-il opérer une hernie discale ?

Est-ce grave de laisser une hernie discale volumineuse ?

Une étude anglaise de 2010 a suivi l'évolution de 37 patients souffrant de sciatalgie sévère en lien avec une hernie discale volumineuse. Dans la majorité des cas, l'état de ces personnes s'est fortement amélioré. La hernie discale a diminué en taille dans 83% des cas.

En l'absence de critères de gravité, le traitement non chirurgical reste une option viable.  Il ne semble pas y avoir de risque pour le système nerveux lorsque l'on laisse une grosse hernie discale. Seules 4 personnes (sur 37) ont opté pour une chirurgie au cours des deux ans de suivi.

Peut-on rester définitivement paralysé après une hernie discale ?

Lorsque l'atteinte du nerf est importante, les neurones qui le constituent se dégradent. Ils doivent alors se renouveler pour pouvoir de nouveau transmettre efficacement les informations.

Ce renouvellement se fait du centre (le dos) vers la périphérie (le pied) à un rythme assez lent, ce qui explique les longues durées de guérison. Le temps de récupération peut se compter en années dans les cas les plus sévères.

Votre corps est capable d'adaptation et d'évolution même après des atteintes importantes. Il semble hélas que les déficits moteurs les plus sévères soient ceux qui mettent le plus de temps à récupérer, avec un résultat final incertain.

Est-ce que je peux finir en fauteuil roulant à cause de cela ?

Les personnes qui se voient forcées d'utiliser un fauteuil roulant à cause d'une hernie discale constituent des cas exceptionnels. Toutefois, de la même manière qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur d'une tumeur ou d'une infection sans signe particulier, il n'y a pas de raison de s'inquiéter outre mesure à propos de ce risque.

La moelle épinière se termine approximativement à hauteur de la vertèbre L2. Cela signifie qu'à partir du disque L2-L3, une hernie discale ne peut toucher que les racines nerveuses, pas la moelle épinière. Impossible donc de développer une paraplégie.

Une compression sévère au niveau des racines nerveuses peut entrainer une perte de force au niveau des deux jambes. Néanmoins, il s'agit d'un signe de gravité (voir la liste des signes inquiétants) rapidement repéré par les professionnels de santé et d'une indication à la chirurgie de hernie discale.

Quel délai de récupération après une hernie discale paralysante ?

En combien de temps récupère-t-on des troubles moteurs ? C'est souvent l'une de vos préoccupations principales lorsque vous avez du mal à ramener les orteils vers vous ou à monter sur la pointe des pieds.

La vitesse de récupération est extrêmement variable d'une personne à l'autre. Elle semble dépendre de la gravité de l'atteinte initiale, du traitement utilisé et de la précocité de l'intervention chirurgicale. (étude néerlandaise de 2014, étude autrichienne de 2021)

  • Si vous démarrez avec une grosse perte de force, l'évolution sera plus lente et avec un plus grand risque de ne pas tout récupérer. 
  • La récupération de la force est meilleure et plus rapide si l'intervention chirurgicale se fait rapidement après l'apparition de la perte de force. Un délai de 48 à 72 heures est souvent mentionné dans les études.
  • Ceux qui se font opérer récupèrent leur force plus vite que ceux qui choisissent la rééducation. Cependant, il n'y a plus de différence entre chirurgie et rééducation à partir de 6 mois !

Selon la première étude, 42% des patients récupèrent complètement leur force dans les 6 premières semaines. La plupart des études semble retrouver un taux d'au moins 80% de patients qui retrouvent leur force musculaire un an après le début du déficit.

Pour être sûr(e) de ne manquer aucune information, allez également voir la question "Combien de temps peut-on attendre avant de se faire opérer en cas d'urgence ? " dans l'article Quand faut-il opérer une hernie discale ?

Conclusion : le destin de votre hernie détermine-t-il le votre ?

L'évolution d'une hernie discale est relativement incertaine. Certaines ont plus de chance de se résorber que d'autres, mais nous ne pouvons pas prédire avec certitude ce qu'il va se passer et en combien de temps. Les séquelles de sciatique paralysante ont tendance à bien récupérer, dans des délais parfois longs.

Ceci étant dit, votre hernie discale n'a pas besoin de disparaître complètement pour que les douleurs cessent. Il est possible de ne pas avoir mal en ayant une hernie discale. Même si elle peut participer à la douleur, il ne s'agit que d'une pièce d'un grand puzzle. De nombreux facteurs entrent en jeu,  alors autant se focaliser sur ceux que l'on peut modifier.

En définitive, la question serait plutôt "Que puis-je faire pour me sentir mieux ?".  Il existe de très nombreuses choses que vous pouvez faire pour vous sentir mieux. La plupart n'ont pourtant pas d'action directe sur la hernie : je vous invite à lire les 54 idées en cas de mal de dos chronique.

Après des mois et des mois de travail, voilà la fin de la série d'articles sur la hernie discale lombaire. Nous nous retrouverons prochainement avec de nouveaux thèmes !

Éric


11 commentaires

Binawers · 30 novembre 2023 à 10:54 pm

Bonsoir, je suis une femme de 57 ans plutôt hyper l’axe mais avec un surpoids de type callipyge, 1m70 pour 88 kg.
J’ai été opérée il y a 3 mois d’une lombosciatique paralysanté douleurs fortes apparues le jeudi 31 août au soir et disparition des douleurs dans la nuit laissant place à des décharges électriques et une impossibilité de poser le pied par terré.

Rendez-vous en urgence le vendredi à midi chez mon médecin, elle constate un déficit moteur, je passe en urgence 2 heures après une irm qui indique :
Discopathie l5 s1 avec protrusuin discale focale paramidiane, postéro latérale et intraforaminale gauche avec conflit disco radiculaire avec la racine émergente s1 intra canalaire et avec la racine l5 gauche intraforaminale. Remaniements lombarthrosiques avec ostéophytes marginale et anomalies en miroir de l’os sous chondrale des plateaux vertébraux de l4 l5 et l5s1 Modic 2.
Arthrose inter apophysaire postérieure bilatérale étagée.

Mon médecin a passé plus d’une heure à téléphoner aux divers hôpitaux, cliniques près de Versailles et personne n’a pu me prendre en charge même le 15… avec un courrier de cette dernière et l.irm nous nous sommes rendus à la Salpétrière et j’ai été pris en charge pour être opérée en urgence le samedi 2 septembre, mais par malchance car ils n’avaient qu’un bloc opératoire et 3 interventions plus urgentes que moi, ont décalé mon intervention au dimanche 3 septembre matin. Une douceur atroce est apparue le samedi 2 septembre vers 10 heures que ni l.acupan, morphine etc ne calmait, cela a été 12 heures d’horribles douleurs avec perte 2 fois de connaissance.

Donc dimanche 3 septembre je suis enfin libérée de cet étau compressif qui a fait doubler mon pied de volume. Opération une laminectolie l5 s1 avec recale rage et cure de hernie est réussie, plus aucune douleurs que cela soit au pied ou dans les lombaires (35 ans de lombalgies disparues) un délice, mais un pied paralysé, des orteils glacés et comme dans de la glace pillée.

3 mois post opératoire j’ai 3 muscles qui sont dénervés, le jambier, péroniers et moyen fessier. Je steppe avec mon pied qui se pose sur la tranche extérieur, je marche comme un canard donc béquille indispensable et déambulateur car marche difficile à cause de la parésie, je vous épargne les douleurs neuropathiques traitées avec lyrica.

Le chirurgien m’a dit que la résine l5 était violette et que la compression était importante,
Je m’inquiète de ne pas recouvrer la marche, je suis toujours très atteinte malgré qu’un kinésithérapeute passe deux fois par semaine, j’ai peur de la récidive tant l’état de nos urgences fait peur, les pauvres manquent de tout même en région parisienné, j’ai peur de revivre cette douleur atroce hyperalgiqu, j’ai peur de la récidive.

Je ne sais pas si vous pouvez me donner un autre regard sur mon cas, j’ai l’impression d’avoir un rachis lombaire en mauvais état et je me dis que j’ai été stupide de ne pas avoir été plus rigoureuse avec mes lombaires pendant toutes ces années… Bien à vous.

    Eric Bouthier · 2 décembre 2023 à 12:44 pm

    Bonjour, merci pour votre témoignage.
    Vous avez effectivement traversé une période très difficile. Je pense que cette peur est normale et compréhensible, après tout c’est un évènement traumatisant. Il convient donc d’être bien accompagnée, d’avoir des gens à l’écoute autour de soi et que les professionnels de santé qui s’occupent de vous puissent vous rassurer au fur et à mesure.
    En parallèle du traitement médicamenteux, suivre une rééducation régulière (et une auto-rééducation entre les séances) est certainement l’une des choses les plus utiles. Il faut faire des exercices pour stimuler la repousse nerveuse et viser la meilleure récupération musculaire possible. Les exercices comme le vélo et du haut du corps peuvent etre aussi intéressants. En plus de tout cela, je conseille souvent de pratiquer des exercices de respiration et de relaxation, car tout cela est très stressant et anxiogène, comme vous l’avez exprimé.

    Je n’ai pas compris la phrase « la résine l5 était violette et la compression était importante ». Qu’appelez-vous résine ?

    Enfin, l’état de la colonne vertébrale dépend beaucoup moins de nos « précautions » que nous le pensons. Autrement dit, je ne pense pas que vous devriez vous sentir coupable de ce qui est arrivé. Cela peut autant arriver à quelqu’un avec un travail de bureau, qu’à quelqu’un qui travaille sur les chantiers.
    N’hésitez pas en cas de questions supplémentaires.

    GERALD BOISVERT · 20 décembre 2023 à 1:34 am

    Bonjour à vous, M. Éric !
    En mai dernier, en revenant de voyage, j’attendais mes bagages sur le carrousel. En saisissant à bout de bras l’une de mes valises, j’ai ressenti une vive douleur dans la fesse gauche.
    Quelques jours plus tard, la douleur s’est estompée mais un engourdissement s’est installé de façon très notable dans ma jambe et le quadriceps de ma jambe s’est mis à fondre assez rapidement.

    Là j’ai commencé à faire des exercices d’étirements et j’ai commencé à reprendre de la force dans le muscle.

    Mais ma question est celle-ci !
    Est-ce que le muscle est mort ou s’il peut reprendre sa forme en ayant un entraînement adéquat et le fait de ressentir encore de la faiblesse dans ma jambe, vient il du fait que le muscle ait fondu au point d’avoir perdu sa masse musculaire, car je ne ressens plus d’engourdissement, sauf une faiblesse considérable très inférieure à ma jambe droite.

    En gros, le muscle va t’il de nouveau retrouver sa taille et sa force ?

    Pouvez-vous m’éclairer sur ce souci que j’ai actuellement.

    Merci à vous Éric.

    M. Boisvert

      Eric Bouthier · 21 décembre 2023 à 9:28 pm

      Bonjour, avez-vous bénéficié de rééducation depuis mai, avec des exercices actifs réguliers et intenses du quadriceps ? Si cela fait 7 mois que cela vous est arrivé, il me semble qu’il reste encore une marge de progression, sans que je puisse vous dire à quel point le muscle peut récupérer sa taille et sa force (un peu, beaucoup..). Un renforcement musculaire ultra sérieux s’impose dans tous les cas à mon sens. Je vous souhaite la meilleure récupération possible !

Ismène · 2 septembre 2023 à 12:59 am

Bonjour, j’ai une hernie depuis 5 ans que j’avais complétement oublié et après le port d’une charge lourde et mal au dos je vais chez l’ostéo qui refuse de me manipuler quand je lui ai dit que javais une hernie car il pense que cela peut être dangereux de me faire « craquer le bassin » alors que cela fait 5 ans !! D’après l’article je pense qu’il est dans l’erreur non ? merci !

    Eric Bouthier · 2 septembre 2023 à 10:53 am

    Bonjour, je ne sais pas s’il existe des recommandations précises pour les manipulations vertébrales en cas de hernie, je pense qu’il y a un flou artistique à ce niveau. Une bonne question, je reviendrai vers vous si je trouve plus d’informations à ce sujet !

Caron · 28 juin 2023 à 1:30 pm

Bonjour,
Actuellement, j’ai une hernie discale L5-S1 depuis 3 ans. J’ai eu 2 infiltrations. Hernie très volumineuse. Première infiltration = zéro résultat. Seconde infiltration = douleurs moins intenses et possibilité de se chausser seule.
Là j’ai une programmation de chirurgie le 31 juillet mais je doute de plus en plus. Car depuis quelques semaines la douleur a nettement diminué d’un coup. Avant pas une seule heure sans douleurs intenses. Pourtant je ne fais plus de séances de kiné depuis quelques semaines.
Je ne sais plus quoi faire.

    Eric Bouthier · 28 juin 2023 à 10:39 pm

    Bonjour, je comprends que vous ayez des doutes vis-à-vis de l’opération, au vu de l’évolution récente de vos douleurs. Hélas comme vous pouvez l’imaginer je ne suis pas en mesure de vous conseiller car je ne connais pas votre situation dans toute sa complexité. Peut-être reprendre un avis chirurgical, ou au moins en discuter avec les professionnels de santé qui vous suivent ?

    Boughambouz seyf El yazel · 4 juillet 2023 à 3:41 pm

    Un article rassurant merci

Luc GOURAUD · 11 mars 2023 à 9:43 am

Merci Eric pour vos articles toujours aussi documentés et fort utiles pour les patient.e.s et les pros de santé.
Amicalement
Luc

    Eric Bouthier · 11 mars 2023 à 11:32 am

    Merci pour votre soutien Luc

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