Si vous souffrez d'une sciatique, je comprends immédiatement votre présence sur cette page. Ce type de douleur est typiquement très angoissant et handicapant au quotidien, qu'il s'agisse d'une douleur sourde qui vous accompagne toute la journée, ou de décharges brutales qui vous coupent les jambes.

Dans l'article précédent, nous avions répondu à toutes vos questions sur ce qu'est une sciatique, pourquoi elles se déclenchent, comment elles évoluent et comment on les diagnostique. Si vous l'avez manqué, le voici : Qu'est-ce qu'une sciatique ? (symptômes, causes, évolution)

Que faire lorsqu'on souffre d'une sciatique ? La conduite à tenir n'est pas la même si cela fait trois jours que vous souffrez, ou bien si cela fait un an.

Dans cet article nous allons examiner les différents cas de figure, et passer en revue les différents traitements actuels. Nous verrons quels sont les "trucs et astuces" pour la sciatique, ainsi que tous les conseils à connaître en ce qui concerne l'activité physique. Plusieurs informations risquent de vous déboussoler !

Qui faut-il consulter en cas de sciatique ?

Que faire en cas de sciatique aigue ?

Pour commencer, qu'est-ce qu'une sciatique aigüe ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le terme "aigu" décrit la durée de l'épisode douloureux, pas son intensité ! Une sciatique est aigüe lorsqu'elle dure depuis moins de 6 semaines.

Une consultation médicale consciencieuse est essentielle pour vérifier qu'il n'y a pas de signes ou de symptômes évocateurs d'une pathologie particulière, et pour s'assurer que le nerf est en bonne santé.

Il n'y a pas besoin de haute technologie pour cela, juste un certain nombre de questions à poser et un examen neurologique complet.

Gardons à l'esprit que le rôle du médecin généraliste dans ce cas est surtout de vérifier qu'il n'y a pas de problème inquiétant et de vous guider dans la meilleure voie possible. Il pourra vous réorienter vers un kinésithérapeute s'il le juge pertinent.

En parallèle, il est important de remarquer certains symptômes s'ils apparaissent. Si votre pied commence à "tomber" pendant la marche, si vous ne pouvez plus monter sur la pointe du pied par manque de force, ou si vous remarquez d'autres symptômes anormaux ou bizarres, parlez-en à votre médecin.

Poursuivez vos activités quotidiennes autant que possible pendant cet épisode douloureux. Bien entendu, si vous peinez à marcher, vous ne pourrez pas tout faire. Dans ce cas, essayez de continuer ce qui est à votre portée; en vous adaptant (faire des pauses, faire l'activité assis au lieu de debout ou inversement...)

D'une part, le repos complet au lit est formellement déconseillé (voir cet article : Faut-il se reposer quand on a mal au dos ?).

D'autre part, le passage en force en ignorant la douleur n'est pas non plus conseillé si cela majore vos douleurs sur plusieurs jours. Tout est une question de dosage, d'adaptation et de confiance.

Souffrir d'une sciatique aigüe est un évènement très anxiogène, voire traumatisant, du fait de l'intensité de la douleur. Heureusement, le pronostic est rassurant : la majorité des sciatiques peut s'améliorer suite à un traitement. 

J'ai une sciatique qui dure : que faire ?

À partir de quand peut-on dire qu'une sciatique dure "longtemps" ? C'est une question difficile, et je ne pense pas avoir trouvé de réponse précise. Je pense que le seuil pourrait être placé vers 6 mois.

En cas de douleur persistante, le système nerveux s'est adapté et cela prend un peu plus de temps pour qu'il revienne à son état antérieur. Globalement, plus la douleur est ancienne, plus elle peut mettre du temps à changer.

Une progression lente ne signifie pas que cela restera pour toujours ! Plusieurs mois, un an, deux ans,... sont parfois nécessaires pour se débarrasser d'une sciatalgie tenace.

Il existe hélas des cas où la douleur persiste, soit de façon constante, soit en alternant des périodes calmes et des périodes plus difficiles. L'accompagnement est alors essentiel pour pouvoir garder une qualité de vie optimale malgré la douleur.

Une prise en charge pluridisciplinaire (médecin, kinésithérapeute, etc) est souvent nécessaire pour créer un plan d'action efficace. Il devient alors de plus en plus important de trouver des professionnels de santé formés à la prise en charge des douleurs persistantes.

Par exemple, vous êtes peut-être piégé(e) dans des cercles vicieux qui vous empêchent d'avancer et qui n'ont pas encore été identifiés. Cela fait partie des choses qui peuvent être travaillées avec des professionnels.

Quels sont les meilleurs traitements pour une sciatique ?

Traitement médicamenteux

Quel est le médicament le plus efficace contre la sciatique ?

Je sais que certains d'entre vous refusent d'en prendre, pour diverses raisons. Et vous, quel est votre rapport personnel avec les médicaments ?

Dans tous les cas, vos questions concernant les médicaments doivent être adressées en priorité à votre médecin traitant. La médication est hors de mon champ d'action en tant que kiné, je ne fais que rapporter les résultats des études disponibles.

Que disent les études scientifiques ?
  • Aucune étude n'a comparé le paracétamol par voie orale à un placebo pour la sciatalgie. Pourtant, il est très fréquemment prescrit et également pris en automédication. Si votre médecin vous donne le feu vert, faites quelques essais pour voir si vous ressentez un soulagement. Si ce n'est pas le cas, cela ne me semble pas intéressant.
  • Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens ont fait l'objet d'une méta-analyse en 2016. Les résultats sont assez décevants par rapport à un placebo, et le risque d'effets secondaires est non négligeable. Il n'y a donc que peu de raisons de prendre des anti-inflammatoires non-stéroïdiens de manière régulière. C'est même déconseillé, à cause des effets secondaires !
  • Les corticoïdes semblent aider à diminuer la douleur et à pouvoir faire plus de choses au quotidien, sans que cela ne soit une panacée (revue systématique de 2023). Si votre médecin vous a prescrit des corticoïdes, c'est probablement un traitement d'attaque durant quelques jours au maximum. Les effets secondaires sont plus fréquents qu'avec les médicaments précédents.
  • Les médicaments de type prégabaline (comme le Lyrica) et de type gabapentine (comme le Neurontin ) ne semblent pas avoir des résultats incroyables (revue systématique de 2022). En réalité, ils ne sont indiqués que dans certains profils de sciatique (étude intéressante ici),  ce qui pourrait expliquer des résultats moyens si on les donne à tout le monde.
  • Quant aux benzodiazépines (les décontractants musculaires comme le Diazepam ou le Valium), ils n'ont que très peu été évalués. Voilà l'une des rares études sur le sujet, dans lequel le résultat n'est pas glorieux : aucune différence avec le placebo, voire moins bien…
  • Les médicaments anti-dépresseurs (comme le Laroxyl) apportent un petit bénéfice dans certaines études.  Ce genre de médicaments aide à stabiliser la membrane des neurones sensibilisés, ce qui est potentiellement très utile ! Si votre médecin vous en prescrit, cela ne veut pas dire qu'il vous croit fou/folle, ou qu'il pense que la douleur est dans votre tête.
  • Enfin, les médicaments opioïdes, c'est-à-dire tous les dérivés de la morphines, sont à manipuler avec précaution, compte tenu de leur efficacité incertaine et des effets secondaires (revue systématique de 2015). Citons ici les plus retrouvés en pratique : Lamaline, Tramadol, Ixprim, Izalgi, Dafalgan codéiné, Codoliprane, etc.
En définitive, quel médicament choisir ?

Il n'existe pas de médicament miracle pour la sciatalgie. C'est le rôle des médecins de vous proposer un traitement et de le faire évoluer en cas de besoin.

Les médicaments sont une option parmi d'autres dans le traitement de ce genre de problème. Une bonne information concernant les potentiels effets secondaires est nécessaire.

Est-ce que les infiltrations épidurales sont efficaces sur la sciatique ?

Une infiltration épidurale lombaire consiste à injecter un médicament (le plus souvent des corticoïdes) directement autour de la racine nerveuse. C'est donc un traitement anti-inflammatoire avec une cible très précise. Reste à savoir où il faudrait infiltrer exactement : il existe beaucoup de méthodes et d'endroits possibles pour l'injection.

Si l'inflammation présente autour de la racine nerveuse contribue fortement aux symptômes, alors une infiltration d'anti-inflammatoire puissant à cet endroit est très efficace. Parfois, ce n'est pas le cas, et c'est un coup d'épée dans l'eau !

En moyenne, les infiltrations semblent aider à diminuer la douleur sciatique et à améliorer vos capacités fonctionnelles, le tout avec un faible nombre de complications (revue systématique de 2022). What else ?

Davantage d'informations sur l'efficacité, la sécurité et le délai d'action des infiltrations dans cet article : Infiltrations épidurales lombaires : effet au bout de combien de temps ?

Ce soulagement de court terme peut être l'occasion de mettre en place d'autres choses comme de l'activité physique qui, elle, est bénéfique pour le long terme.

Cette combinaison paraît plausible et intéressante, et je ne sais pas si son intérêt a déjà été prouvé scientifiquement. C'est l'approche que nous utilisons en rhumatologie à la Pitié Salpêtrière.

Traitements non médicamenteux

Est-ce que le kiné peut soigner une sciatique ?

L'intérêt de la kinésithérapie en cas de sciatique est multiple. Le kinésithérapeute vous propose un programme actif de rééducation (avec des exercices). Il est certainement le thérapeute le mieux placé pour vous accompagner dans votre récupération. 

Comment votre kinésithérapeute peut-il vous aider ?

  • En vérifiant la santé de vos nerfs, non seulement lors de la première séance, mais aussi au fil du temps
  • En créant avec vous un programme d'exercices individualisé, à base d'étirements, d'exercices musculaires, de mouvements, d'entrainement cardio, etc.
  • En faisant évoluer vos exercices au fur et à mesure de la rééducation
  • En identifiant des habitudes qui vous maintiennent dans des cercles vicieux
  • En trouvant avec vous des techniques anti-douleur qui fonctionnent dans votre situation
  • En vous aidant à reprendre vos activités de loisirs et vos sports
  • Pour plus d'infos, voici un article complet sur le traitement kiné en cas de sciatique.

Faire craquer le dos est-il efficace sur la sciatique ?

Concrètement, nous manquons d'études bien menées pour pouvoir affirmer si les manipulations sont réellement utiles ou non en cas de sciatalgie. Dans certaines études (comme celle-ci), l'ajout de manipulations vertébrales a une valeur ajoutée.

Mon ressenti au quotidien est que le bénéfice sur vos douleurs est aléatoire et surtout présent à court terme. Je n'ai pas trouvé de données allant dans ce sens, donc cela reste mon ressenti.

Il est important de garder à l'esprit qu'une telle manipulation se "remet" rien en place, et n'a aucun effet démontré sur la structure de votre dos. Le craquement dans le dos au cours de certains mouvements n'a pas de signification particulière, à part que vos articulations bougent.

Les bénéfices que vous pouvez ressentir juste après la manipulation sont liés à une modification de l'activité du système nerveux : vous sécrétez des endorphines et les informations qui viennent de votre dos sont atténuées.

Cela peut être utile pour soulager temporairement la douleur et récupérer un peu de mobilité, tant que la manipulation est accompagnée d'un discours adapté et d'un encouragement à reprendre ses activités.

Quelles thérapies alternatives sont efficaces pour la sciatique ?

Le sujet des thérapies alternatives est un débat qui fait rage depuis des années. Qu'est-ce que je désigne par cette appellation ? Chiropractie, ostéopathie, acupuncture, reiki, kinésiologie, étiopathie, homéopathie, et bien d'autres.

Bien qu'il soit difficile de tout mettre dans le même panier, beaucoup de leurs techniques n'ont pas démontré leur efficacité au delà de l'effet placebo. Par conséquent, les thérapies alternatives ne sont là ni pour soigner ni pour remplacer une prise en charge par des professionnels de santé.

Voilà mon point de vue sur le sujet. 

  • Si vous souhaitez utiliser une thérapie alternative, choisissez quelque chose qui vous fait plaisir et qui vous procurera du bien-être. Elles peuvent peut-être vous aider à soulager l'anxiété et le stress.
  • Le thérapeute ne doit pas prétendre trouver et traiter "la cause" de votre problème, que les autres n'auraient pas remarqué.
  • Le thérapeute ne véhicule pas de messages néfastes susceptibles de ralentir votre progression, tels que "Faites très attention à votre dos" ou "Votre vertèbre est déplacée".
  • le thérapeute n'interfère pas avec les prises en charge par des professionnels de santé. Exemple classique: "Éviter de trop bouger et ne faites pas de séances de kiné pendant que votre corps se rééquilibre". La plupart des thérapeutes alternatifs n'étant pas professionnels de santé, c'est illégal.

Qui peut décoincer le nerf sciatique ?

Voilà une question très importante à traiter, même si elle me fait grincer des dents. En effet, poser cette question implique que le nerf sciatique "est coincé", ce qui est généralement faux !

En cas de besoin, relisez la question "Est-ce que le nerf sciatique peut se coincer ?" de l'article précédent.

Je voudrais ici déconstruire l'idée reçue selon laquelle les manipulations vertébrales viennent décoincer les nerfs. Effectivement, certains thérapeutes manuels (qu'ils soient médecins, kinés, ostéos, chiropracteurs) propagent encore des idées pourtant réfutées.

Si l'on vous a déjà dit que faire craquer le dos remettait les vertèbres en place, vous devriez lire l'arnaque du bassin déplacé. Les manipulations peuvent avoir leur place, mais le discours qui les accompagne peut vous mettre des bâtons dans les roues !

Traitement chirurgical

Faut-il se faire opérer quand on a une sciatique ?

La chirurgie en cas de sciatalgie est généralement la dernière option, quand tous les traitements pertinents ont été essayés et se sont soldés par un échec au bout de plusieurs mois.

Quelles sont les trois grandes indications à la chirurgie ?

  • Perte de force musculaire importante et/ou progressive : cela témoigne d'une compression sévère et évolutif du système nerveux. Dans ce cas, pas de temps à perdre.
  • Syndrome de la queue de cheval : cela témoigne également d'une compression sévère, cette fois-ci des racines nerveuses descendant dans le canal vertébral (au centre des vertèbres puis du sacrum). L'une des rares urgences chirurgicales !
  • Sciatalgie très intense, non gérée par les médicaments anti-douleur et difficilement tolérable pour un traitement non chirurgical.

Maintenant, il y a une chose que vous avez certainement remarqué.

Le troisième cas de figure est sans aucun doute le plus flou et difficile à appréhender. À partir de quel moment peut-on opter pour la chirurgie au lieu d'un traitement non chirurgical ? 

Si cela vous intéresse, je vous conseille vivement la lecture de cet article : Quand faut-il opérer une hernie discale lombaire ?

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Quels sont les meilleurs outils et astuces pour la sciatique ?

Soulagement de la douleur

Comment faire passer une sciatique rapidement ?

Si vous avez bien lu le premier article sur les sciatalgies, vous vous souvenez que le délai de récupération des sciatalgies se compte plus en mois qu'en jours. Le concept de "faire passer une sciatique rapidement" en prend un coup...

Même s'ils ne sont pas un remède miracle, les outils qui vont suivre permettent une meilleure gestion de la douleur.

Êtes-vous soulagé(e) par certains mouvements ou par certaines positions ? Si oui, il est important de les identifier afin d'avoir ces outils à votre disposition. Pour certains d'entre vous, il s'agit de se retrouver en flexion (les genoux ramenés contre la poitrine, la position de la prière, etc), pour d'autres ce sera différent.

Vos nerfs ont également besoin de suffisamment d'apport sanguin en oxygène, et pour cela l'activité physique est un choix en or. Pas besoin de courir un marathon ou d'escalader le Mont Blanc ! Une marche rapide, un peu de natation ou un tour en vélo permettent de bien oxygéner votre corps.

Des médicaments peuvent faire partie du traitement. Je sais que certains d'entre vous sont opposés à la prise médicamenteuse. Cela peut toutefois être un levier nécessaire lorsque votre système nerveux fait des siennes.

Lorsque vous apprenez pourquoi vos nerfs sont sensibilisés, vous êtes déjà sur le chemin de la récupération. Si vous gardez à l'esprit que votre douleur est plus due à des nerfs sensibilisés qu'à une blessure, vous éprouvez moins de peur et d'anxiété. Cela contribue à calmer votre système nerveux.

Est-ce que la chaleur est bonne pour le nerf sciatique ?

Le niveau de preuve scientifique de l'application de chaleur ou de froid pour la sciatique est excessivement bas, pour ne pas dire inexistant.

Quiconque vous dit que mettre un pack de chaud/froid sur le dos est une technique prouvée ne fait que répéter ce qu'il a lu dans une revue non scientifique. Néanmoins, on peut garder cette technique pour sa facilité d'utilisation et la sensation de bien-être qu'elle procure.

La chaleur semble être bien mieux acceptée que le froid, surtout dans le dos. Dans notre culture occidentale, ce qui est chaud est réconfortant et aide à la détente, tandis que le froid est plutôt perçu comme un danger. Au niveau physiologique, la chaleur semble aider au relâchement musculaire.

Vous pouvez placer la source de chaleur dans le bas du dos ou sous la fesse. Attention mesdames, évitez de faire ceci en période de règles.

Si jamais vous craignez d'augmenter l'inflammation en utilisant un hot pack, sachez que ce n'est pas possible. Votre corps possède une excellente capacité de thermorégulation, et la température en profondeur ne change pas d'un iota !  

Le froid, quant à lui, procure un soulagement en ralentissant la vitesse de transmission des messages au sein du système nerveux.

Notez bien qu'en fonction du type de sciatalgie que vous avez, la chaleur et le froid pourraient être plus douloureux qu'autre chose. Dans tous les cas, attention à ne pas vous brûler !

Où masser pour soulager une sciatique ?

L'auto-massage peut faire partie de votre boite à outils, en fonction de son effet sur vous.  La question est : où pouvez-vous vous masser, et avec quoi ?

Le choix spontané serait de masser là où vous avez mal : sur le côté de la jambe, par exemple. Cela a le mérite de recruter le même mécanisme que lorsque vous vous frottez le coude après vous l'être cogné.

La crème ou l'huile que vous utilisez n'aura que peu de valeur ajoutée, à l'exception peut-être des crèmes chauffantes qui peuvent ajouter une sensation de chaleur à votre massage.

Ensuite, il y a l'endroit "quitte ou double", j'ai nommé : la fesse. Vous trouverez de nombreuses vidéos qui vous inviteront à masser le muscle piriforme, en pleine fesse, le plus souvent à l'aide de fortes pressions. Une balle de tennis peut être très utile pour atteindre ces points sensibles. 

Néanmoins, allez y progressivement pour vérifier l'effet de ces automassages sur vous, notamment le massage du piriforme. Est-ce que cela vous soulage bien a posteriori, ou est-ce juste une séance de torture ?

Activités du quotidien

Faut-il porter une ceinture lombaire ?

D'une façon générale, la ceinture lombaire n'est pas obligatoire et devrait être portée pour la plus petite durée nécessaire. Cela est utile uniquement si cela vous permet de poursuivre davantage vos activités quotidiennes.

Un article entier sera dédié à la ceinture lombaire. S'il n'y a pas de lien ici, c'est qu'il n'existe pas encore. En attendant, allez voir du côté du guide des traitements non médicamenteux en cas de hernie discale lombaire ! 🙂

Faut-il se tenir droit(e) pour avoir moins mal ?

Le conseil de se tenir droit n'est pas complètement à jeter, mais il est beaucoup, beaucoup trop présent. Tellement présent qu'il en devient néfaste.

Chez certains d'entre vous, les symptômes sont davantage présents lorsque vous vous tenez droit. On comprend facilement que le conseil "tiens-toi droit" n'est pas adapté dans cette situation. Laissez respirer votre nerf, que diable !

À l'inverse, éviter de s'avachir peut éventuellement être une bonne décision TEMPORAIRE, lorsque la flexion aggrave vos symptômes. C'est le travail du kinésithérapeute de vous guider à ce sujet.

De manière générale, varier les postures régulièrement et rester décontracté sont deux bons conseils. Consultez un kinésithérapeute spécialisé pour savoir si une adaptation de votre posture serait utile.

Autre chose : si vous avez mal au dos et/ou à la jambe, vous êtes déjà contractés à cause de la douleur. Vos muscles se contractent automatiquement pour protéger la zone douloureuse. Si vous faites attention à toujours rester droit, vous allez encore plus vous contracter et rajouter de la contrainte sur une zone déjà sensibilisée !

Dans quelle position dormir si j'ai une sciatique ?

Sur le dos

La position allongé(e) sur le dos avec les jambes tendues peut être désagréable pour certains d'entre vous. Plusieurs modifications peuvent être apportées à cette position :

  • Placer un coussin sous le bas du dos pour épouser et soutenir la lordose lombaire.
  • Placer un coussin sous les jambes pour modifier vos sensations dans le bas du dos.
  • Plier  la jambe et la laisser retomber sur le côté. Le fait d'avoir la jambe écartée et tournée vers l'extérieur permet de détendre le muscle piriforme et de relâcher la tension sur le nerf sciatique.
Sur le côté

La position allongé(e) sur le côté avec les jambes repliées est adoptée spontanément par nombre d'entre vous. Que pouvez-vous modifier ?

  • Faire varier le degré de flexion des jambes : plus vous repliez les jambes, plus vous êtes en position de flexion lombaire, ce qui peut soulager certains d'entre vous. Au contraire, d'autres personnes préfèreront garder les jambes étendues et ainsi rester en position neutre dans le bas du dos.
  • Lorsque vos jambes sont pliées, essayez de placer un coussin entre vos genoux. Plus le coussin est gros, plus votre jambe côté plafond est écartée. Cela permet une fois de plus de détendre le piriforme et le nerf sciatique, ce qui peut vous soulager.
Sur le ventre

La position allongé(e) sur le ventre peut également faire l'affaire, si vous en avez l'habitude. Vous pouvez aussi tenter de replier légèrement une jambe sur le côté, un peu à la manière d'une grenouille !

Bien que cette position soit régulièrement diabolisée, c'est une option comme une autre. Sentez vous libre de l'adopter si vous dormez bien comme cela !

Celle que vous voulez !

Dans tous les cas, préférez une position qui vous laisse un peu de liberté de mouvement. Si vous vous forcez à rester dans une seule position à force de coussins et autres, vous dormirez probablement mal et le manque de mouvement se fera ressentir au matin.

Y a-t-il des mouvements à éviter ou des positions à éviter ?

En soi, très peu de mouvements sont mauvais pour la colonne vertébrale. Un geste ne devient néfaste que lorsque son intensité, son amplitude, ou sa fréquence excède ce que vous pouvez supporter actuellement.

Néanmoins, si vous souffrez de sciatalgie ou de cruralgie, force est de constater que votre système nerveux vous rappelle à l'ordre dès que vous tentez de bouger librement.

Quelles sont les deux stratégies principales pour y faire face ?

La première est celle de l'exposition graduelle. Vous ne supportez plus tel ou tel mouvement, alors vous vous y ré-exposez très progressivement, pour permettre à votre corps de mieux le supporter.

De la même manière que l'on traite une allergie par exposition graduelle à l'élément allergène, il est possible d'améliorer la tolérance du corps à un mouvement en le ré-introduisant suffisamment progressivement. ( Voir cet article : Quel est le point commun entre la phobie des araignées, l’allergie au pollen et le mal de dos chronique ? )

La deuxième est d'éviter temporairement les mouvements et les positions douloureuses. Cela semble encore plus vrai pour les douleurs nerveuses que pour un mal de dos classique.

Parfois, il est préférable de faire un pas en arrière, pour mieux pouvoir avancer ensuite. L'idée est de retourner ensuite à la première stratégie, quand c'est possible.

Quels sports et activités physiques choisir lorsqu'on a une sciatique ?

Quels exercices et quels mouvements faire en cas de sciatique ?

Si vous avez écumé les vidéos Youtube fièrement intitulées "Soignez votre sciatique avec cet étirement", vous avez remarqué deux choses.

La première, c'est que la plupart de ces mouvements sont présentés comme LA chose à ne pas manquer. L'idée est séduisante. Hélas, on ne peut pas proposer le même exercice à tout le monde sous peine de commettre une énorme bêtise.

La deuxième, c'est que l'on retrouve toujours les mêmes mouvements. D'accord, je peux étirer mon piriforme comme ceci et comme cela, mais n'y a-t-il pas autre chose à faire ?

Il est important de choisir quelque chose qui vous convienne personnellement car il n'y a pas de "technique idéale", et les exercices doivent être pratiqués pendant plusieurs semaines.

Nous sommes loin de la manipulation miracle : les bénéfices de l'activité physique apparaissent surtout au moyen et long terme.

Nous décrirons plus en détails les exemples d'exercices dans le troisième article de cette série (à venir) !

Est-ce qu'il faut marcher quand on a une sciatique ?

La marche est une activité simple qui apporte des bénéfices sur la douleur, notamment lorsqu'elle est prolongée (au moins 20 à 30 minutes) et qu'elle fait travailler votre cœur.  

Profitez-en pour vous vider la tête, changer d'environnement et passer du temps avec vos proches afin de combiner plusieurs facteurs positifs.

Si vous ne parvenez pas à marcher aussi longtemps à cause de la douleur, je vous conseille de débuter par une courte durée. Vous pouvez ensuite augmenter progressivement la durée de marche au fil du temps.

Si la marche continue à être un problème, une évaluation par un kinésithérapeute peut s'avérer nécessaire.

Est-ce que le problème vient de la position debout, du mouvement de la marche, ou encore d'autre chose ? Difficile de se passer d'un regard extérieur spécialisé dans cette situation.

Quels sports sont adaptés en cas de sciatique ?

La durée et la fréquence importent beaucoup plus que le type d'activité physique. L'idéal est de pouvoir réaliser une activité physique qui vous plaît, car vous aurez beaucoup plus de motivation pour la pratiquer !

Ce n'est malheureusement pas toujours possible, alors voilà quelques propositions en fonction des positions que vous supportez:

  • Si vous préférez la flexion (avoir le bas du dos arrondi), le vélo est une possibilité intéressante.
  • Si vous préférez l'extension (avoir le bas du dos bien droit), vous pouvez essayer la marche, la natation ou encore le vélo elliptique

Vous avez peut-être une activité favorite qui n'est ni la marche, le vélo ou la natation, et vous voulez savoir si vous pouvez continuer à la pratiquer. Vous avez tout à fait raison !

Demandez conseil à des professionnels de santé formés à ce sujet, qui seront plus à même de vous conseiller de façon individualisée.

La natation est-elle efficace pour avoir moins mal ?

La nage permet de recruter de nombreux groupes musculaires. De plus, lorsque vous nagez plus de 20-25 minutes, cela vous permet de travailler en aérobie. C'est un bon choix, notamment si vous avez moins de douleur en extension lombale (le bas du dos légèrement creusé) qu'en flexion lombale (le bas du dos arrondi).

Je rappelle cependant que la natation n'est pas supérieure aux autres sports. D'autres activités sportives procurent les mêmes bénéfices. Le plus important est que vous choisissiez une activité qui vous plaît !

Si vous détestez nager, vous risquez de n'y aller que deux ou trois fois avant d'abandonner : frustration et sentiment d'échec seront au rendez-vous.

Pratiquer cette activité à plusieurs peut également renforcer l'engagement et l'intérêt que vous y trouverez.


Conclusion : vous avez des outils à disposition, mais ne faites pas le chemin seul !

Vous l'avez compris : la prise en charge des sciatiques se termine bien dans la majorité des cas, mais elle n'est pas de tout repos. Vous serez probablement suivi par un kinésithérapeute pendant une partie de cette aventure. 

Comment choisir son kiné ? Que peut-on attendre d'une rééducation de qualité ? Vous aurez toutes les réponses dans le troisième et ultime article sur la sciatique, à venir prochainement. (ça, c'est du teasing !)

Vos commentaires sont les bienvenus ci-dessous, comme toujours.

À bientôt

Éric

Catégories : Agir

5 commentaires

Charlène · 7 juillet 2024 à 9:19 am

Bonjour Éric,

Je tenais à laisser un message pour vous remercier des informations partagées sur votre site. Vos propos, analyses et retours d’expériences sont mesurés, argumentés et pragmatiques : un vrai plaisir à lire !

Blandine · 26 octobre 2023 à 2:52 pm

Merci ! A vous lire le moral remonte !

    Eric Bouthier · 27 octobre 2023 à 6:26 pm

    Merci pour votre commentaire Blandine, bon rétablissement à vous !

Mélanie · 16 octobre 2023 à 8:23 pm

Superbe article. Bien détaillé, plein de bon sens. Merci

    Eric Bouthier · 16 octobre 2023 à 11:03 pm

    Merci pour votre commentaire Mélanie !

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